la famine en afrique
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la famine en afrique
L'Afrique au-delà de la famine
Famine, maladies et pauvreté en milieu rural : de nouvelles stratégies s'imposent
Par Ernest Harsch
Aujourd'hui, l'Afrique souffre d'un "trio mortel" de handicaps : "insécurité alimentaire, VIH/sida et réduction de la capacité à gouverner et à fournir des services de base", a indiqué le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Par conséquent, "un nouveau type d'intervention intégrée de la part des gouvernements africains et de la communauté internationale s'impose", a-t-il affirmé, s'adressant au Groupe des huit pays industrialisés (G- début mars. Il faudrait simultanément prendre des mesures de développement à long terme et offrir une aide immédiate aux populations touchées par la famine, a-t-il ajouté.
Photo : Banque mondiale / Ray Witlin
En début d'année, environ 25 millions d'Africains ont dû recevoir une aide alimentaire d'urgence, mais depuis, des envois rapides d'aide ont fait reculer le spectre de la famine dans la majorité des pays de l'Afrique australe.
Dans le monde, l'image de la famine est souvent associée à la sécheresse et, dans certains pays, à la guerre. Mais, même en l'absence de sécheresse ou de toute autre crise grave, environ 200 millions d'Africains souffrent de la faim chronique, a noté Jacques Diouf, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), lors d'une récente visite au Sénégal. Les raisons en sont multiples : faible productivité agricole, extrême pauvreté, ravages du VIH/sida et marchés agricoles instables, sur le plan national comme international.
"Les causes de l'insécurité alimentaire en Afrique sont structurelles, insiste M. Annan. La plupart des agriculteurs africains cultivent de petites parcelles dont la production ne suffit pas aux besoins de leur famille. Le problème est encore aggravé par le fait que les agriculteurs ne disposent d'aucun pouvoir de négociation et n'ont accès ni aux terres, ni aux financements, ni à la technologie." Étant donné que les petits agriculteurs et autres populations rurales africaine ont des stocks alimentaires très réduits et des revenus insuffisants, une période de sécheresse peut rapidement entraîner la famine. C'est particulièrement le cas des femmes des régions rurales, les plus pauvres parmi les pauvres, qui constituent la majorité des producteurs agricoles en Afrique.
Certains pays africains, tels que le Sénégal, commencent à s'attaquer aux besoins de "modernisation" de l'agriculture (voir "Sénégal : combattre la faim en modernisant l'agriculture" ). Il s'agit d'offrir aux agriculteurs démunis la sécurité, des infrastructures essentielles telles que des routes rurales et un meilleur accès au crédit, à l'eau et aux technologies adaptées. Grâce à de meilleures semences, aux engrais, à l'irrigation et à l'emploi d'animaux de trait, l'agricultrice moyenne africaine peut multiplier plusieurs fois sa production agricole.
Mais les défis restent énormes. Le VIH/sida affaiblit fortement la main-d'oeuvre rurale des pays où les taux d'infection sont les plus élevés, réduisant encore plus la production agricole et la productivité (voir "Famine et sida : un duo mortel"). Les maladies du bétail sont un obstacle majeur à l'introduction d'animaux de trait dans l'agriculture (voir "Eliminer la mouche tsé-tsé en Afrique"). Souvent, en Afrique rurale, les marchés ne fonctionnent pas très bien. Ils tendent à marginaliser les plus démunis et peuvent être déstabilisés par des politiques économiques de libéralisation, qui se traduisent par le repli soudain des subventions publiques.
Contraintes extérieures
Les pouvoirs publics africains, souvent restreints par les conditions imposées par les organismes de financement extérieurs, ne sont pas libres d'élaborer des politiques agricoles bénéficiant aux producteurs agricoles les plus pauvres. Ils disposent également de peu de ressources financières propres qui leur permettraient de procéder à des investissements agricoles significatifs. Par conséquent, pour accroître de tels investissements, note M. Annan, il faudra "enrayer le déclin alarmant de l'aide au développement de l'agriculture africaine", qui est passée d'une moyenne annuelle de 4 milliards de dollars à 2,6 milliards de dollars au cours des années 1990.
Laboratoires de recherche agricole en Mauritanie : des fonds supplémen-taires sont nécessaires à l'introduction de cultures de plus haut rendement et autres améliorations agricoles.
Photo : FAO
De plus, de nombreux producteurs africains de cultures d'exportations sont sérieusement handicapés par des accords commerciaux et des marchés internationaux défavorables (et inéquitables), questions qui ont très peu avancé lors des négociations en cours à l'Organisation mondiale du commerce (voir "Impasse des négociations agricoles mondiales"). Les fortes subventions dont bénéficient les agriculteurs des pays riches ont particulièrement affaibli l'Afrique, entraînant du même coup une baisse des cours mondiaux du coton, du sucre et autres exportations agricoles africaines (voir "Opposition croissante aux subventions agricoles du Nord"). Par conséquent, affirme le Secrétaire général de l'ONU, pour augmenter les ressources agricoles en Afrique, il faudra "supprimer les subventions agricoles des pays riches", qui s'élèvent actuellement à 300 milliards de dollars par an. "Ce n'est qu'à cette condition que l'Afrique pourra parvenir à une production agricole véritablement durable."
Approche exhaustive
Puisque les solutions à l'insécurité alimentaire et à la pauvreté en région rurale en Afrique ne reposent pas uniquement sur l'agriculture, indique M. Annan, les pays africains et la communauté internationale doivent prendre des mesures sur plusieurs fronts, à savoir :
Cette approche globale est en phase avec les objectifs du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), cadre de développement à long terme adopté par l'Afrique en 2001 et soutenu à l'unanimité, l'année suivante, par l'Assemblée générale des Nations Unies. Le NEPAD vise également à remédier aux contraintes structurelles en matière d'agriculture, en notant que l'amélioration des performances agricoles est essentielle non seulement à la sécurité alimentaire et aux progrès en zones rurales, mais est aussi une "condition préalable au développement économique", vu l'importance de l'agriculture dans la plupart des économies africaines.
Pour qu'elle puisse porter ses fruits, conclut le Secrétaire général de l'ONU, une approche systématique, exhaustive et ciblée du développement durable devra être maintenue pendant des années, et il faudra que les pays africains et la communauté internationale, notamment les pays les plus riches du G-8, oeuvrent de concert. L'élaboration et la mise en oeuvre d'une telle approche, dit-il, constituera un "test crucial" pour le NEPAD.
Famine, maladies et pauvreté en milieu rural : de nouvelles stratégies s'imposent
Par Ernest Harsch
Aujourd'hui, l'Afrique souffre d'un "trio mortel" de handicaps : "insécurité alimentaire, VIH/sida et réduction de la capacité à gouverner et à fournir des services de base", a indiqué le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Par conséquent, "un nouveau type d'intervention intégrée de la part des gouvernements africains et de la communauté internationale s'impose", a-t-il affirmé, s'adressant au Groupe des huit pays industrialisés (G- début mars. Il faudrait simultanément prendre des mesures de développement à long terme et offrir une aide immédiate aux populations touchées par la famine, a-t-il ajouté.
Photo : Banque mondiale / Ray Witlin
En début d'année, environ 25 millions d'Africains ont dû recevoir une aide alimentaire d'urgence, mais depuis, des envois rapides d'aide ont fait reculer le spectre de la famine dans la majorité des pays de l'Afrique australe.
Dans le monde, l'image de la famine est souvent associée à la sécheresse et, dans certains pays, à la guerre. Mais, même en l'absence de sécheresse ou de toute autre crise grave, environ 200 millions d'Africains souffrent de la faim chronique, a noté Jacques Diouf, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), lors d'une récente visite au Sénégal. Les raisons en sont multiples : faible productivité agricole, extrême pauvreté, ravages du VIH/sida et marchés agricoles instables, sur le plan national comme international.
"Les causes de l'insécurité alimentaire en Afrique sont structurelles, insiste M. Annan. La plupart des agriculteurs africains cultivent de petites parcelles dont la production ne suffit pas aux besoins de leur famille. Le problème est encore aggravé par le fait que les agriculteurs ne disposent d'aucun pouvoir de négociation et n'ont accès ni aux terres, ni aux financements, ni à la technologie." Étant donné que les petits agriculteurs et autres populations rurales africaine ont des stocks alimentaires très réduits et des revenus insuffisants, une période de sécheresse peut rapidement entraîner la famine. C'est particulièrement le cas des femmes des régions rurales, les plus pauvres parmi les pauvres, qui constituent la majorité des producteurs agricoles en Afrique.
Certains pays africains, tels que le Sénégal, commencent à s'attaquer aux besoins de "modernisation" de l'agriculture (voir "Sénégal : combattre la faim en modernisant l'agriculture" ). Il s'agit d'offrir aux agriculteurs démunis la sécurité, des infrastructures essentielles telles que des routes rurales et un meilleur accès au crédit, à l'eau et aux technologies adaptées. Grâce à de meilleures semences, aux engrais, à l'irrigation et à l'emploi d'animaux de trait, l'agricultrice moyenne africaine peut multiplier plusieurs fois sa production agricole.
Mais les défis restent énormes. Le VIH/sida affaiblit fortement la main-d'oeuvre rurale des pays où les taux d'infection sont les plus élevés, réduisant encore plus la production agricole et la productivité (voir "Famine et sida : un duo mortel"). Les maladies du bétail sont un obstacle majeur à l'introduction d'animaux de trait dans l'agriculture (voir "Eliminer la mouche tsé-tsé en Afrique"). Souvent, en Afrique rurale, les marchés ne fonctionnent pas très bien. Ils tendent à marginaliser les plus démunis et peuvent être déstabilisés par des politiques économiques de libéralisation, qui se traduisent par le repli soudain des subventions publiques.
Contraintes extérieures
Les pouvoirs publics africains, souvent restreints par les conditions imposées par les organismes de financement extérieurs, ne sont pas libres d'élaborer des politiques agricoles bénéficiant aux producteurs agricoles les plus pauvres. Ils disposent également de peu de ressources financières propres qui leur permettraient de procéder à des investissements agricoles significatifs. Par conséquent, pour accroître de tels investissements, note M. Annan, il faudra "enrayer le déclin alarmant de l'aide au développement de l'agriculture africaine", qui est passée d'une moyenne annuelle de 4 milliards de dollars à 2,6 milliards de dollars au cours des années 1990.
Laboratoires de recherche agricole en Mauritanie : des fonds supplémen-taires sont nécessaires à l'introduction de cultures de plus haut rendement et autres améliorations agricoles.
Photo : FAO
De plus, de nombreux producteurs africains de cultures d'exportations sont sérieusement handicapés par des accords commerciaux et des marchés internationaux défavorables (et inéquitables), questions qui ont très peu avancé lors des négociations en cours à l'Organisation mondiale du commerce (voir "Impasse des négociations agricoles mondiales"). Les fortes subventions dont bénéficient les agriculteurs des pays riches ont particulièrement affaibli l'Afrique, entraînant du même coup une baisse des cours mondiaux du coton, du sucre et autres exportations agricoles africaines (voir "Opposition croissante aux subventions agricoles du Nord"). Par conséquent, affirme le Secrétaire général de l'ONU, pour augmenter les ressources agricoles en Afrique, il faudra "supprimer les subventions agricoles des pays riches", qui s'élèvent actuellement à 300 milliards de dollars par an. "Ce n'est qu'à cette condition que l'Afrique pourra parvenir à une production agricole véritablement durable."
Approche exhaustive
Puisque les solutions à l'insécurité alimentaire et à la pauvreté en région rurale en Afrique ne reposent pas uniquement sur l'agriculture, indique M. Annan, les pays africains et la communauté internationale doivent prendre des mesures sur plusieurs fronts, à savoir :
Pour progresser dans tous ces domaines, ajoute M. Annan, il est essentiel d'aider les gouvernements africains à renforcer la gouvernance, "en redonnant à l'État la capacité d'assurer les services publics essentiels. Si, dans le passé, nous parlions de renforcement des capacités, aujourd'hui, il s'agit de restituer ces mêmes capacités".
-- Intégrer à des programmes d'aide d'urgence à court terme des mesures visant à remédier aux causes structurelles de la famine. Par exemple, répondre, en situation de crise, aux énormes besoins en produits non alimentaires tels que les semences et les outils, l'aide aux orphelins, l'éducation et les services relatifs au VIH.
-- Renforcer une approche multisectorielle de lutte contre le VIH/sida, notamment en améliorant les efforts de prévention et de traitement.
-- Veiller à ce que les 40 millions d'enfants africains qui ne reçoivent pas d'éducation puissent aller à l'école (et s'assurer que les enfants scolarisés, en particulier les filles, ne soient pas exclus de l'école lorsque la sécheresse ou le VIH sévit dans leur famille).
-- Rendre autonomes les petits exploitants agricoles africains, et plus particulièrement les femmes, qui sont les principaux producteurs agricoles et qui jouent un rôle crucial dans la lutte contre le sida.
-- Oeuvrer, avec les collectivités rurales, au développement de nouvelles techniques agricoles requérant peu de main d'oeuvre et de techniques de gestion des ressources naturelles, adaptées à une main-d'oeuvre réduite.
-- Enrayer le déclin considérable de la recherche agricole financée par des fonds publics et renforcer les institutions scientifiques africaines, afin de progresser dans des domaines tels que la nutrition du sol, la gestion de l'eau, et des cultures novatrices, au rendement plus élevé, adaptées aux conditions africaines.
-- Mettre l'accent sur les infrastructures physiques de base, notamment les transports, les services et l'irrigation.
-- Instaurer des marchés fonctionnels répondant aux besoins des populations africaines démunies.
Cette approche globale est en phase avec les objectifs du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), cadre de développement à long terme adopté par l'Afrique en 2001 et soutenu à l'unanimité, l'année suivante, par l'Assemblée générale des Nations Unies. Le NEPAD vise également à remédier aux contraintes structurelles en matière d'agriculture, en notant que l'amélioration des performances agricoles est essentielle non seulement à la sécurité alimentaire et aux progrès en zones rurales, mais est aussi une "condition préalable au développement économique", vu l'importance de l'agriculture dans la plupart des économies africaines.
Pour qu'elle puisse porter ses fruits, conclut le Secrétaire général de l'ONU, une approche systématique, exhaustive et ciblée du développement durable devra être maintenue pendant des années, et il faudra que les pays africains et la communauté internationale, notamment les pays les plus riches du G-8, oeuvrent de concert. L'élaboration et la mise en oeuvre d'une telle approche, dit-il, constituera un "test crucial" pour le NEPAD.
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